DESTINY T.2
Auteur : Cecelia Ahern
Éditeur : Éditions Hachette (Black moon)
Nombre de Pages : 412
Date de Parution : 7 février 2018
Mon Avis : (Garanti sans spoiler mais attention c'est un tome 2 !)
Il est parfois difficile de se faire une opinion arrêtée sur une saga et Destiny en est l’exemple type. Destiny est une dystopie typique : pour lutter contre les dérives individualistes et égocentriques, l’état a imposé à tous une discipline morale, tant dans sa vie personnelle que professionnelle et toute action contraire à ces règles est rapidement condamnée par un marquage sur le corps traduisant la faute commise. Les marqués ne peuvent plus jouir des mêmes droits que le reste de la société. Célestine en a fait la douloureuse expérience dans le premier volet de la saga. Cette sanction était d’autant plus violente que Célestine est convaincue de la justesse de ce système qu’elle n’a jamais remis en cause. C’est en suivant une seule fois un raisonnement logique et en agissant en conséquence que sa vie a basculé. Tout ne m’avait pas convaincu durant ce premier tome mais cette nouvelle forme de ségrégation avec toutes ces violences autorisées par "la bonne société" m’avait vraiment interpellée. Dans ce second tome, Célestine est en fuite. Elle détient toujours de manière indirecte des preuves pouvant destituer le juge Crevan et anéantir le fonctionnement de la Guilde. Pour qu’elle et sa famille puissent survivre, elle va devoir retrouver Carrick, le jeune homme qui a assisté à ses marquages ainsi que la vidéo l’attestant. Contre sa volonté, la jeune femme devient l’emblème de la révolte et du changement alors qu’elle n’en a pas l’étoffe, son combat clairement centré sur sa survie et celle de sa famille. Si vous êtes un lecteur habitué du genre, il n’y a rien d’incroyablement nouveau dans cette saga, hormis peut-être le choix du personnage qui va mettre à bas le système. Il est plutôt original de voir que l’héroïne n’est absolument pas une rebelle, au contraire, elle a complètement confiance dans le système et éprouve presque des remords à le mettre à mal. Pour autant, Célestine n’est pas un personnage auquel je me suis attachée car je l’ai trouvé trop lisse, ne questionnant que trop rarement l’environnement qui l’entoure. Mais je dois reconnaitre que c’était un choix judicieux d’impulser le mouvement de changement et de révolte à partir d’une personne qui défend le fonctionnement actuel. On n’échappe malheureusement pas à quelques clichés du genre dans cette fin de dyptique : une romance qui s’installe beaucoup trop vite, un triangle amoureux et une résolution un peu trop facile. Le rythme de cette course-poursuite reste soutenu mais le roman offre moins de scènes marquantes comme le premier volet, exceptée une (un défilé un peu particulier) mais que, pour le coup, j’ai trouvé too much, peu crédible et apportant peu à l’histoire. Je n’ai pas retrouvé dans ce tome le style et les situations qui avaient sues me faire réagir dans le premier. Ma lecture commence à dater et au final, il me reste peu de souvenir de ce tome : les personnages manquaient de relief pour rester dans ma mémoire et hormis quelques scènes marquantes et les bases saisissantes d’un monde basé sur la ségrégation au regard du respect de la morale, le reste est déjà devenu flou. Bon, vous l’aurez compris, cette lecture a été plutôt décevante, sans doute parce que j’aime ce genre et que j’ai déjà lu de nombreuses autres dystopies que j’ai trouvées meilleures. Certaines idées de base étaient intéressantes mais n’amenant pas à la réflexion éthique que j’espérais, alors qu’il y avait matière. Si vous découvrez la dystopie, Destiny est une très bonne saga pour débuter car l’environnement créé est très simple, l’action est présente et aboutit à une conclusion satisfaisante. Si vous êtes un lecteur plus expérimenté dans le genre, il n’est pas sûr que vous y trouviez votre compte… |